Courrier Armoria

* Expéditeur : Armoria de Mortain
* Date d'envoi : 19/09/2010 - 22:23:47
* Titre : Missive vanillée

* Juliette,

Je sais que la présente va vous surprendre, et vous plonger dans un abîme de perplexité. D'ailleurs, l'écrire n'est point chose aisée, surtout si je souhaite me montrer claire... Enfin, je vais essayer, et plaise à Dieu que j'y parvienne.

Vous l'intuitez sans doute, avec tous mes voyages - et avec ma piété - j'ai eu de nombreux confesseurs. Or, ce jour, le hasard, dans lequel je ne puis voir que la main divine, m'a menée devant un clerc qui a mis fin à des années de méconnaissance, et par là même, d'une faute que j'ignorais. Vous allez sans doute avoir du mal à le croire, mais j'ignorais que le péché de luxure concernait aussi ce qui se pouvait faire avec des sentiments, pensant qu'il n'y avait faute que lorsque l'on engage que le corps et non le coeur.

Pourquoi suis-je en train de vous l'écrire, pensez vous ? Rassurez-vous, ce n'est pas parce que je doute de votre vertu. C'est que je dois faire pénitence, et contacter ceux avec lesquels j'ai fauté, ou leur famille s'il y a lieu. Pas plus que vous, hélas, je ne sais où est Asterius, aussi est-ce à vous que je m'adresse, pour vous dire que j'ai pleinement conscience de nos errements, à lui et à moi, que je prierai pour son salut, et que si jamais Dieu m'accorde de le revoir à nouveau, j'aurai souci de l'aider à prendre conscience comme je le fais de nos égarements, et d'en faire pénitence.

Amicalement,
Armoria

Armoria,

je reconnais que recevoir pareille lettre m'a laissé songeuse un moment. J'aurais préféré que la lettre parvienne à mon frère, j'aurais aussi préféré pouvoir vous indiquer où il se trouvait mais moi même je l'ignore. Tout comme notre père, il s'est évanoui dans la nature.

J'ai cherché longtemps à savoir si je devais répondre, et quelle réponse vous donner. Autant l'admettre, ce n'est pas courant comme missive. Je peux au moins dire que reconnaitre ses "errements" selon vos termes, est un acte d'humilité que peu ont le courage de faire. Je salue donc cela et prierai pour que votre pénitence soit entendue par le Très-Haut et prierai sûrement encore le retour de Philippe pour que les mots que vous avez couché sur le papier, lui parviennent.

bien sincèrement,

Juliette d'Harles.

Un mot dans un autre :

je me suis posée la question si ce que vous attendiez était le pardon dans ma réponse. Si vous aviez trompé quelqu'un en éprouvant des sentiments pour un autre, c'est bien à ce "quelqu'un" que la demande de pardon doit se faire. Je ne peux donc juste accuser bonne réception de votre lettre et prouver ainsi de votre bonne volonté auprès des instances religieuses.