Carnet de voyage février-mars 1457

Posté à Autun a écrit:Au Duc d'Evreux, Estienne Morkar,

Par Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

Il y a bien longtemps que je ne vous ai pas écrit. Ô combien cela me manquait. Cette plume avait besoin de gratter ce papier pour vous y laisser quelques mots.
Ceux ci ne seront là que pour vous apporter des nouvelles. Nous nous trouvons fort loin l'un de l'autre et si ces lettres peuvent nous rapprocher encore je n'hésite pas à les employer. Je me répète n'est ce pas ? c'est que cela doit compter pour moi.

En ce moment en Bourgogne, les choses ne vont pas aussi bon train qu'on l'aurait souhaité. Je patrouille actuellement au sein d'une armée pour couper tête et pied à des malandrins venus tout droit d'Anjou n'ayant que pour but la destruction de notre Duché déjà bien affaibli. Depuis de nombreux mois, nous n'avons eu que des conseils ducaux incapables de s'entendre : les disputes, les rancunes, les vengeances font qu'il n'y a aucune unité des dirigeants face à une source de problèmes qui elle, ne fait qu'un seul bloc. Certains nobles peuvent avoir accès au débat au conseil, un privilège que j'use moi même pour aider et surtout assumer mon devoir de conseil auprès du Duc. La noblesse présente a essayé de raisonner les conseillers, de les guider pour éviter de reproduire les anciennes erreurs. Jamais je n'ai vu pareil refus de nous écouter alors que nous avons bien plus d'expérience ... Étrangement, contrairement aux conseillers ducaux, nous sommes bien plus unis quand nous exposons notre point de vue : il n'y a qu'une voix des nobles consultants.
Le dernier conseil se porte un peu mieux non sans laisser quelques accrochages ci et là mais c'est moindre comparé aux mois précédents. Je peux espérer que cela aille mieux Demain. Je tente du moins de m'y convaincre. Un ami m'a dit, que quand la pomme était pourrie de l'intérieure, il était difficile de pouvoir faire quelque chose dans l'immédiat. Le temps ferait sûrement son heure pour qu'une nouvelle pomme - plus saine - apparaisse.

Actuellement, il y a un reniement incroyable de la noblesse. Il faut dire que celle ci ne se montre plus trop au grand jour comme il fut le cas une époque - très lointaine - . Je me suis engagée à faire avancer les textes statuant sur le collège de la noblesse. En effet, une salle nous est réservée au Château de Dijon. La Noblesse s'y réunit - en théorie- pour discuter de toute sorte de sujet. Ces textes sont en travaux depuis des années et n'ont jamais abouti. J'ai tenté de prendre des initiatives qui ont retenu plus de critiques négatives que d'approbations de certaines personnes. Une en particulier me met en rage régulièrement. La Duchesse Arakiriman m'avait pourtant paru bien sympathique lorsqu'elle avait tenté de m'aider - sans que je le sache et sans même la connaitre - lors des joutes "organisées" par mon Beau Frère. Et pourtant ! Je ne la supporte plus. De par son rôle de Héraut, elle pense avoir bien plus de pouvoir sur la Noblesse que n'importe qui d'autres. Or à mon sens, un héraut n'a pas ce rôle. Le pire est sûrement de savoir qu'elle est l'épouse d'un Noble Bourguignon que peu de monde peut se voir tant il est peu fréquentable. Non point qu'il ne sache pas se tenir, ni même être présentable, c'est plus qu'il a peu de respect envers non institutions ducales, peu de reconnaissance aussi. A croire qu'il a perdu son âme de Bourguignon pour la remplacer par une âme savoyarde ce qui est navrant.

Quand je vois l'état de mon Duché, il m'arrive de repenser à mes heures de politique, aux bonnes comme aux mauvaises. L'envie de me réimpliquer ne fait alors que grandir chaque jour. J'aime mon Duché. Je suis toujours capable de me battre pour lui. Seulement, je ne cesse de me poser des questions sur le bien fondé de cette envie, des conséquences que cela pourrait avoir... Mon dernier mandat remonte à plus d'un an et il ne fut pas positif du tout. On dit toujours que quand on chute de cheval il ne faut pas attendre de remonter sans quoi on ne remonte jamais. Est ce trop tard ? je l'ignore.
Vous désiriez vous éloigner de la Politique et moi je ne demande qu'à y retourner. Voilà bien une contradiction qui j'espère ne vous froissera pas.


Il y a un mois j'ai recruté un scribe et précepteur pour ma fille. Je ne lui ai pas encore présenté Aliénor. Je ne sais pourquoi je mets autant de temps. Il a une ânesse si bruyante que je l'ai menacé de la faire rôtir pour servir de repas aux domestiques. Cet homme est étrange, il me pousse à être curieuse voir sceptique à son sujet.

Monsieur le Duc, j'espère que vous vous portez bien, que tout se passe au mieux pour vous. Je n'écrivais cette lettre pour vous raconter un peu ce que je faisais, ce qui se passait autour de moi, mes envies, mes projets. Si vous n'avez pas le temps de répondre à celle-ci, sachez que ce n'est pas une obligation d'y répondre. Il est vrai que j'aime vous lire mais je ne saurai vous imposer d'écrire.

recevez Monsieur le Duc mes sentiments les plus affectueux,

Juliette d'Harles de Lasteyrie

Fait à Autun, le 22 février 1457

Evreux a écrit:A Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

D'Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,


Madame, ne dit on point que le temps de l'éloignement est autant d'occasions de faire ressentir à son esprit que la soif irrépressible qui nous assaillent ne peut être réconforter qu'à une seule fontaine, celle des retrouvailles ?
La promesse que je vous ai faite, à maintes reprises, est toujours vraie. Nous nous retrouverons, nous nous reverrons. Personne, ni même le Créateur, pourra choisir de nous séparer. Il me tarde aussi de vous revoir, juste même de vous observer sans dire un mot. Tel le spectacle de l'Aurore, face auquel l'homme ne peut rien, je veux contempler votre visage sans rien dire.

Vos aventures en Bourgogne me font sourire. Je n'aurais pas l'audace de dire qu'il me semble avoir déjà vécu ses errements, mais je crois sincèrement que ce qui se produit en une terre de France peut parfaitement se répéter, à l'identique, dans une autre région (et même parfois dans la même province, montrant que l'homme, finalement, n'est guère apte à apprendre de ses erreurs...). J'ai lu vos lignes avec attention et, je l'espère, compassion. Je souffre comme vous souffrez. Je vous accompagne dans ces questionnements, vous soutiens malgré les lieues qui nous séparent, ose des conseils par ces mots que je vous envoie.

La Noblesse est par nature compliquée à mettre en ordre. Nous apprenons à nous côtoyer, jamais à nous aider. Beaucoup de nobles gens vivent dans le confort de leurs statuts, en ne cherchant pas à mettre les grands avantages que nous pouvons avoir au service de nos duchés. Il est parfois courant que cette noblesse, que nous devons protéger toutefois, soit tentée par l'inactivité. Est-ce indispensable, cependant, que la noblesse soit active dans ses terres et celles de son suzerain ? Ce n'est pas nécessaire, ni même certain que cela puisse le devenir.

Il est bien difficile de trouver les mots, les actions, les ambitions qui puissent réunir à coup sûr la noblesse d'un Duché autour de la même table. Nous sommes souvent différents, issus de lignages guère comparables, mais surtout fruits d'histoires qui ne souffrent pas ces comparaisons. Jamais ne n'oserai me comparer à certains insignes nobles de ma Normandie, de même que je ne supporterai pas d'avoir à constater que d'autres osent se penser mon égal. Il est d'ailleurs difficile de savoir comment sera une personne après qu'elle ait été élevée au rang de noble. Certains ont un sursaut extraordinaire de motivation et d'action, d'autres sombrent dans une apathie révoltante.

A ce titre, j'aurais grandes difficultés à vous condamner de vouloir arpenter à nouveau un chemin que je cherche à éviter par tous les moyens. Je n'ai pas le souhait de retourner en politique. Je n'ai pas non plus le souhait d'obliger l'objet de toute mon affection à suivre mes propres recommandations. Si vous souhaitez tenter de changer les choses en retournant vers la politique, je vous félicite. Il est indispensable de vouloir faire évoluer ce qu'il nous semble injuste. La politique est probablement la meilleure solution pour cela. Malheureusement, elle est souvent tenue par des gens peu capables.

Faites donc ce qu'il vous semble le mieux. Quoi que soit votre intention, vous aurez mon entier et indéfectible soutien.

Estienne Morkar,

A Evreux, le 23 fevrier 1457,

posté à Autun a écrit:Au Duc Gaborn,

de Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

Mon ami,

J'ai transmis cette lettre à l'un de tes domestiques à Louhans, ne sachant pas où tu te trouvais exactement. Ils m'ont dit pouvoir te la remettre rapidement. Je leur fait confiance.

Nous n'avons pas pu véritablement nous voir longtemps en Bourgogne lors de ton passage. Je le regrette sincèrement. Ton histoire me chagrine et je compatis à la peine que tu ressens quant à la perte de ton épouse. Une grande dame. J'espère de tout cœur que le voyage que tu as entrepris reposera ton esprit.

Quant à moi, je suis entre deux rives : j'ai envie de reprendre la politique et à la fois de me consacrer à ma vie.
J'ai tant donné pour notre Duché que j'estime aujourd'hui pouvoir avoir ma liberté et prendre le large. Un homme pour lequel je ne suis pas indifférente, se trouve loin de moi et cette distance qui nous sépare devient insupportable. J'ai la ferme intention de la réduire sans trop savoir non plus comment cela se passera. Sans risque, nous ne saurons jamais ce que la vie vaut d'être vécue. A te dire vrai, je ne l'ai pas averti de ce voyage. Je me demande parfois si c'est intelligent de faire ainsi... je veux voir ce que cette surprise causera en lui. Sera-t-il heureux de me voir ? sera-t-il déçu ? tant de questions... Tu me connais de toute manière comme une femme de questions. Je ne change pas en effet.

Je reprendrai un jour la politique en Bourgogne ou ailleurs, je l'ignore. L'envie, comme je te disais plus haut, ne me manque pas.

j'espère que tu ne rencontreras pas de mauvais sorts sur la route. je serai ravie que tu me tiennes au courant des étapes de ton voyage, des nouvelles que tu peux m'apporter.

A bientôt, mon ami

Juliette d'Harles de Lasteyrie

fait à Autun, le 24 février 1457

Posté à Autun a écrit:A la Duchesse Morgwen,

de Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

j'ai appris récemment, Duchesse, une bien mauvaise nouvelle vous concernant, du moins concernant votre famille. Je peux comprendre la peine que vous ressentez actuellement. J'ai informé ma fille de votre perte et elle se joint à moi dans cette lettre pour vous soutenir dans cette épreuve en vous priant d'accepter nos sincères condoléances.

Si une date de cérémonie est fixée, sachez que nous serons là pour soutenir l'ensemble des membres de votre famille.

Acceptez nos sincères et amicales salutations,

Fait à Autun, le 24 février 1457,

Juliette d'Harles de Lasteyrie et Aliénor de Lasteyrie (écriture un peu tremblante ressemblant à une jeune écriture)

Morgwen a écrit:

Amboise, le 26 février 1457.


Dame Juliette,
Douce Alienor,

je vous suis sincèrement gré pour cette attention dont vous nous honorez en ces sombres moments.

Notre belle-fille n'a point encore fixé de date pour les funérailles de notre fils mais nous pensons qu'elles auront lieu en Limousin. C'est tout ce que nous pouvons dire pour l'heure.

Embrassez chaleureusement notre filleule pour nous. Que le Très Haut vous garde toutes deux.

Aulitbrius

A Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

De Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

j'ai de nouveau repris ma plume songeant bien que cela vous ferait plaisir de me lire. Je l'espère du moins.

Je mène toujours mes petits projets en Bourgogne. J'ai proposé dernièrement un texte final statuant sur le collège de la noblesse, à savoir son organisation, ses membres, ses objectifs... C'était plus une compilation des différentes parties qui étaient en débat depuis des mois. Cela dure depuis tant de temps que je ne cesse de vouloir faire avancer les choses plus rapidement non sans le bâcler.

Posté à Sémur a écrit:A Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

De Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

j'ai de nouveau repris ma plume songeant bien que cela vous ferait plaisir de me lire. Je l'espère du moins.

Je mène toujours mes petits projets en Bourgogne. J'ai quitté l'armée dans laquelle je me trouvais pour me préoccuper de choses plus administratives et moins "barbares". J'ai proposé dernièrement un texte final statuant sur le collège de la noblesse, à savoir son organisation, ses membres, ses objectifs... C'était plus une compilation des différentes parties qui étaient en débat depuis des mois. Cela dure depuis tant de temps que je ne cesse de vouloir faire avancer les choses plus rapidement mais non sans le bâcler. Je me suis même improvisée Porte Parole du Collège de la Noblesse pour faire une annonce sur l'invalidation d'une candidature aux élections municipales. J'aime toujours autant ce que j'entreprends même s'il arrive que cela ne plaise pas à certains. Mais que serait un débat sans idées opposées ?

A côté de cela, ma vie politique s'annonce assez mouvementée. Toute les listes ducales ont été enregistrées du moins celles que je considère les plus fiables. Nous ne sommes jamais à l'abris d'une autre tentative de prise de pouvoir par des juristes impitoyables et très bon parleurs quand il s'agit de démonter de A à Z nos institutions et de toujours se porter en victime dans leur discours.
Le temps où la Bourgogne retrouvera sa prospérité et sa tranquillité n'est sûrement pas demain. Je peux juste espérer que mon Duché prendra la bonne direction : celle de l'amélioration.
Pour ces élections, je me suis entourée de personnes en qui j'ai confiance. Il me semble que cela est la condition première. Pour le moment nous ne sommes que 6 mais je ne désespère pas d'en trouver 6 autres voir plus tous aussi motivés. Il y a tant à faire dans ce duché. J'ai appelé cette liste "La grande épopée" parce que cela va représenter une grande aventure que de remonter le Duché.

Comme vous pouvez le lire, je suis bien occupée. J'y implique un peu et très doucement ma fille pour commencer à lui faire comprendre ce que sont les responsabilités.

Il m'est arrivé une autre chose dernièrement à Mervans. Il me semble vous avoir parlé d'un scribe que j'avais engagé pour gérer ma bibliothèque mais aussi pour assurer l'éducation de ma fille. Il se trouve que j'ai appris par inadvertance que celui ci n'avait rien d'un bon aristotélicien tel que je me l'imaginai et qu'il suit un groupe d'hérétiques que je ne peux supporter : Les lions de Judas. Je suis en colère contre moi même de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su plus tôt. Je sais que je ne suis pas très tolérante au niveau de la Religion bien qu'il m'est arrivé d'avoir une curiosité pour leurs croyances. Seulement, je ne puis oublier ce que ces vils lions ont causé à mon Duché il y a un peu plus d'un an maintenant. J'ai tout de même tenté de régler la chose rapidement avant le début des élections.

J'ai relu votre lettre de nombreuses fois. Votre soutien m'a fait grandement plaisir à lire. Je ne saurais dire combien cette absence, ce vide à mes côtés est lourd. Je saurais juste vous dire combien je m'impatiente encore de vous retrouver.

Votre Amie qui pense à vous plus qu'à autre chose,

Juliette d'Harles de Lasteyrie

Fait à Sémur, le 2 mars 1457

Posté à Conflans les Sens a écrit:A Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

De Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

je sais que ma dernière lettre date d'il y a peu de temps mais je ne me priverai pas de vous écrire même pour un délai si court. Il y a toujours à raconter.

Je souhaite commencer cette missive par une bonne nouvelle qui pourtant, me donne mauvaise conscience. Le Domaine Royal commence à peine à rembourser sa dette pour la guerre contre la Bretagne. La Bourgogne avait loyalement aidé militairement le Domaine royal durant cette période (Avril à septembre environ). J'étais d'ailleurs partie en tant que noble répondant à son devoir suite à la levé du ban en Bourgogne. Nous attendions notre solde depuis tant de temps que j'ai fini par espérer que je serai remboursée avec le premier versement. Pour ne rien vous cacher, la Bourgogne me devait environ 1400 écus, ce qui n'est absolument pas rien même pour une Baronne. Seulement le duché est au plus mal actuellement. Nous avons connu dernièrement une perte de niveau des mines et une banqueroute qui ne cesse de menacer. J'ai choisi de ne pas tout réclamer de la somme prévue. Ainsi, j'ai laissé une certaine somme au duché. Elle ne représente pas un montant énorme pour sauver un duché mais j'espérai par ce geste, pouvoir encore soutenir et aider mon duché sans pour autant me léser de ce qu'on me devait. Pour l'heure il n'y a que moi qui ai été remboursé. Je ne doute pas qu'on m'ait pris pour une égoïste qui ne prend en aucun cas compte de la situation actuelle du duché. Si la Bourgogne est ruinée actuellement, ce n'est pas de ma responsabilité. Et pourtant je ne devrai pas avoir mauvaise conscience : je suis toujours à rendre service à tout le monde mettant toujours mes affaires sur le plan secondaire. J'essaye de me déculpabiliser en pensant ainsi. Je ne voulais pas vous cacher cette nouvelle ni même le sentiment qui me hante maintenant. Je serai même très intéressée pour connaitre votre pensée à ce sujet.

Pour le moment, j'ai investi cette somme dans la liste que je monte. Elle s'affine je dirai, et prend forme. Ce qui est étrange c'est que depuis que je l'ai mis en place, j'ai réveillé quelques anciennes convoitises à mon égard. Un seigneur menant une autre liste, ne cesse de venir me voir s'intéressant plus à mes corsets qu'à mes idées quoi qu'il dise. Mais ce n'est sûrement pas le pire, il a induit des questions dans mon esprits, des questions auxquelles je souhaiterai avoir des réponses. Peut-être est ce inutile, est ce tout bonnement stupide de ma part de questionner... moi je sais très précisément ce que j'aime chez vous mais de ce que vous aimez chez moi, je n'ai que très peu de réponse. Est ce uniquement mon apparence ? est ce ma personnalité ? mes idées ?

Ma plume s'affole. Je n'ose rayer ces quelques lignes tant cela ferait brouillon de ma part et dénigrerait l'importance de ces questions. Au mariage de ma Nièce, Laure de Lasteyrie, vous avez émis le souhait de sortir pour réfléchir seul. Je n'ai jamais su exactement sur quoi a abouti votre réflexion ni compris pourquoi vous aviez cette envie soudaine de prendre l'air. Je me souviens à peu près de ce que vous m'avez dit juste avant : vous ne vouliez pas donner "d'espoirs vains" ni même faire d'erreur. Cela m'avait frappé. Je ne vous ai pas empêché de sortir ni ne vous ai poussé à parler plus à ce sujet mais aujourd'hui, je ne cesse de m'interroger. Je vous aime tant, Duc d'Evreux que depuis des mois, mon cœur n'est plus qu'à vous.

Ma fille me voit souvent écrire et se demande à qui je destine ces courriers. Je lui répond toujours que je les envois à Mon Indéfectible Ami. Elle sourit mais ne comprend pas tout. Si vous la voyez ! Je l'emmène se promener assez régulièrement depuis quelques jours dans les prés. Et la voir rire est un plaisir. Elle est assez coquine et curieuse. La moindre nouveauté éveille son esprit et elle est là à me poser tant et tant de questions sur ce qui nous entoure.

J'espère que cette lettre ne vous mettra pas mal à l'aise ni ne vous replongera dans une longue réflexion qui pourrait vous faire souffrir. néanmoins, j'avais besoin d'exprimer ceci maintenant.

J'espère aussi pouvoir vous lire bientôt. N'étant plus trop au domaine actuellement, tous mes courriers me sont renvoyés selon où je suis. Cela mets un peu plus de temps pour les recevoir.


Juliette d'Harles de Lasteyrie

Fait à Sémur, le 5 mars 1457

Posté à Evreux a écrit:A Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

De Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

Quelle joie sans cesse renouvelée de lire vos mots et votre écriture sur ces parchemins que vous me faites le plaisir de m'envoyer !

Je me surprend, maintenant, à guetter le chemin montant au castel, de la ville, afin d'apercevoir l'arrivée d'un coursier porteur de vos nouvelles. Et lorsque celles-ci arrivent, je dois confesser que je trépigne jusqu'à mon bureau, ayant grand mal à me retenir de lire votre lettre, debout, sur le perron de ma demeure.

Ce que vous me rapportez me remplit d'une certaine fierté. Je le dis comme tel. Vous travaillez à la grandeur du rôle de Noble qui, selon vos dires, semble un peu souffrir en Bourgogne. Cette position que vous défendez confirme la justesse de mon choix comme ma Poursuivante, mais aussi la vérité résidente dans le lien qui nous unit, par l'amitié et la confiance que nous nous portons. C'est un combat rude, je pense, que vous voulez mener afin de conduire le collège nobiliaire de votre Province vers un comportement digne et une unité qui, de fait, permettra de résoudre bien des questions. L'Assemblée des Nobles de Normandie a montrer son utilité, et en ces heures mêmes montre encore son acuité puisque il y a conflit entre deux nobles, un Duc à la retraite et l'actuel, par le truchement d'une vassale ayant eu des mots durant une campagne électorale. Cela me fait doucement rire, mais l'insulte doit être punie. Peut-être le savez vous, mais je suis moi-même en légère indélicatesse avec mon Duc. Ce dernier a, semble-t-il, agi avec un peu de retard sur un manquement sur le Vivre Noblement, en marge du cortège royal. Je crains qu'à force de renvoyer la faute aux nobles de la ville concernée, qui la renvoient eux même au Conseil Ducal, ce problème ne trouve pas de solution.

Votre retour en politique, directement en prenant la tête d'une liste, me fait songer à mes propres expériences passées. J'aurais la franchise de dire que je ne regrette pas ces temps, mais l'excitation de l'heure et des débats procurent, je vous l'accorde, un sentiment d'une rare intensité. J'aurais à répéter les mots naguère écrits, je vous souhaite donc du courage et une certaine dose de chance. Je ne met pas en doute vos capacités, et j'espère que les bourguignons auront l'intelligence avisée de percevoir vos compétences.

Concernant votre fille et ce tuteur issu de l'hérétique pratique, vous n'avez pas à encombrer votre coeur des remords d'un choix mal réfléchi. Le tout est de savoir que votre fille n'est pas soumise plus longtemps aux dires apostasiques de cet homme et de son engeance. L'éducation est souvent délicate à fournir, il est souffrance et douleur de trouver la bonne personne pour enseigner à la jeune génération. Mais nous devons savoir, garder à l'esprit évidemment, que les nobles coeurs et les esprits supérieurs sont toujours en notre temps. J'aime à croire que ces personnes sont souvent plus présents qu'on n'aurait tendance à le penser.

J'ai aussi une confession à vous faire. Une sombre nouvelle est venue sur mois, ces derniers jours, où j'ai reçu une lettre qui a fait sombrer durant plusieurs heures le peu de stabilité que j'avais dans mon esprit. En effet, voici l'historique d'un drame qui, s'il était écrit dans quelques livres d'heures pour les gentes dames, serait vu avec tant d'horreur qu'on dirait que pareille situation ne saurait exister.
Comme vous le savez, je suis veuf. Pour dire la vérité, jusqu'à très récemment, je pensais être veuf, puisque la réalité est toute autre. Je viens de recevoir une lettre de la mère supérieure d'un couvent des Flandres où mon épouse était allé chercher le réconfort du divin peu de temps avant que, d'après une lettre que je reçus alors, elle ne périsse d'une maladie inconnue. La lettre qui m'annonça cette nouvelle, ce décès, m'arriva voilà plus d'un an, à la fête de la Nativité 1455. J'ai ensuite porté le deuil, durant 6 mois. Je croyais ma vie anéantie, mais j'ai repris espoir, grâce à vous, je ne le cacherai pas. Mais voilà... Mon deuil n'était pas fondé, mon épouse a survécu à ces fièvres qui motivèrent la rédaction d'une lettre précipitée, tant son état était alarmant. La rédactrice de cette lettre est morte avant qu'elle ne puisse m'envoyer le démenti à son courrier. Le temps que la méprise soit connue, il s'est passé tous ces mois. J'ai vécu dans un mensonge par omission. Devant le Créateur, je suis coupable d'un pêché gravissime. Car si j'avais eu le courage d'aller me recueillir devant la tombe de mon épouse, j'aurais appris qu'elle n'était pas morte. je suis au seuil d'un pan de ma vie où je n'ose me regarder en face dans un miroir sans avoir une immense honte qui me prend, me saisit dans mon sang et mes os. Je redoute en vérité ce que mon coeur risque de me dire. Je crains que le deuil est atteint profondément mon âme. Celle que j'ai aimé et épousé est aujourd'hui, depuis un an, morte, ma raison l'ayant acquis pour que je ne la perde pas. Maintenant que cela est faux, je ne me sais pas capable de contraindre ce qui fut ma vérité pendant plus d'un an. Je vais préparé un voyage aux Flandres, pour aller voir par moi même ce qui se trame. Dès lors, je saurais à quoi m'en tenir...

Je reste maintenant suspendu à ce même balcon où j'attendrai chaque heure du jour la venue du coursier,

Estienne Morkar,

Fait à Evreux, le 4 mars 1457

Expéditeur : Silane de Cliquot Ponsardin
Date d'envoi : 2009-03-05 10:42:13
A Conflans le 5 mars 1457,
Bonjour
J'ai le regret de vous annoncer que l�état de siège de la champagne a été
proclamé depuis le 14 novembre 1456 par Crxman84, Régent de Champagne, reconnu par Son Altesse Armoria de Mortain,
« De fait, exigeons le départ, dans les plus brefs délais, de tous les étrangers ne possédant pas d'autorisation dûment accordée par le Conseil de Régence des terres de Champagne. »
Toute personne franchissant les frontières sans ces accords, le fera à ses risques et périls et sera traduit en justice immédiatement pour Trouble à l�Ordre Public.

Je précise également que le port d�arme est illégal en Champagne et je vous demande de ne pas arborer votre épée sur notre sol.

Si vous ne possédez pas de dérogation, je vous prierai de bien vouloir quitter les terres champenoises dès demain. Des autorisations peuvent être délivrées par les autorités compétentes qui sont :
Le Connétable, Messire Yedis ou le Prévost des Maréchaux, Messire Francis_de_joachim.
En espérant pouvoir prochainement vous accueillir dans de meilleures conditions
dans notre Duché, je vous souhaite une agréable journée.
Cordialement
Silane Douanier de Conflans

Posté à Montargis a écrit:A Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

De Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac,

On ne m'a fait parvenir votre lettre que ce jour. J'aurai souhaité la recevoir bien plus tôt avant que je vous envois la mienne pleine de questions et d'inquiétude. J'ai maintenant bien des regrets sur cet envoi quand je lis votre lettre m'apprenant des nouvelles forts pénibles pour votre tranquillité d'esprit. cela pèse sûrement bien plus lourd que mes interrogations personnelles.

Je constate de nouveau, que votre écriture n'a pas d'égal et je me plais à vous lire malgré les tenant de cette lettre.
Votre soutien me touche toujours, bien qu'il soulève en moi de plus en plus de remords. J'ai le sentiment de vous donner l'espoir de me voir briller dans un duché qui a beau me définir comme un de ses piliers mais qui ne m'apporte plus autant de reconnaissance qu'avant. Plus précisément, je ne souhaite pas vous donner l'illusion d'une victoire qui me semble impossible maintenant face à des décisions devant lesquelles je ne peux ni ne souhaite faire demi tour. [ce bout de phrase semble avoir subit l'assaut d'un liquide particulier] Ces mots vous sembleront incompréhensibles, je n'en doute pas. Je puis néanmoins, vous promettre de vous les expliquer très prochainement.

J'espère que votre différent avec le Duc actuel s'arrangera rapidement. Je ne pourrais imaginer encore moins tolérer que l'on puisse vous être désagréable ni vous nuire.

Me voilà maintenant confronter à parler de ce que vous m'annoncer en final de cette lettre. J'avoue sans mentir, avoir du me reprendre à plusieurs reprises pour tout lire.
Vous n'avez pas à vous en vouloir de ne pas vous être recueilli sur la tombe de votre épouse. Vous avez fait confiance à la personne qui vous écrivait. A mon sens, faire le deuil ne se résume pas[même chose que précédemment] à aller pleurer sur une tombe qui en plus, n'existerait pas.
J'ose comprendre de votre lettre, que vous ne ressentez plus l'amour que vous portiez à votre épouse. Ce voyage en Flandre semble être une solution pour répondre à certaines questions. Je ne peux donc que vous encouragez à le faire.
Cette nouvelle me met mal à l'aise tant j'ai l'impression que les sentiments que nous éprouvons l'un pour l'autre peuvent nous nuire n'étant pas, n'étant plus dans les bonnes lignes Aristotélicienne. Mais je ne saurais souffrir de l'impossibilité de vous aimer. Ainsi, sachez que même si votre épouse est en vie grâce à la volonté d'Aristote, mon amour pour vous ne disparaitra pas pour autant.

Juliette d'Harles de Lasteyrie

Fait à Sémur, le 6 mars 1457

Posté à Montargis a écrit:Au Duc Erikdejosselinière,

fait à Montargis, en Orléanais, le 6 mars 1457, par Juliette d'Harles de Lasteyrie

Ayant demandé à ce qu'on me tienne régulièrement informée de la situtation en Bourgogne, j'ai appris que tu étais revenu de ta retraite spirituelle. j'espère que celle ci t'aura fait grand bien pour pouvoir te replonger plus aisément dans les tourments bourguignons.

N'ayant pas pu le faire plus tôt, je t'informe que j'ai quitté la Bourgogne. je suis actuellement dans le Duché d'Orléans, duché de ma suzeraine par alliance. J'ignore quand je reviendrai exactement. Je suis toujours en quête de quelque chose, d'une protection, d'un avenir plus qu'heureux. Je suis partie avec ma fille qui ne comprend pas vraiment ce départ. Je reconnais n'avoir pas voulu tout lui expliquer.

J'aurai souhaité pouvoir te dire au revoir au même titre que j'ai pu le faire avec d'autres connaissances et amis. Mais tu es parti en retraite alors qu'enfin je parvenais à organiser ce voyage qui me mène très loin de notre duché. Celui ci d'ailleurs a commencé très bien. J'ai trouvé un groupe de voyageurs menés par Dame Tornade qui pensait partir avec deux hommes. Alors qu'elle leur avait founi notre itinéraire pour partir ensemble, elle s'est rendu compte - peut-être à temps - qu'ils n'étaient pas très net. Nous avons du changer de trajet pour être sûrs de ne rien risqué, sans partir avec eux. Manque de chance, en passant par la Champagne plutôt que le Berry nous nous sommes retrouver avec une interdiction de circuler. Je l'avais complètement oublié cette fermeture de frontière! Étant donné que Dame Tornade et ses amis tenaient vraiment à m'escorter, je me suis fait un point d'honneur à ce que personne ne risque rien pour moi durant ce voyage. Je me suis lancée dans l'écriture de courriers pour régulariser notre présence à Conflans les Sens en mettant en avant mon titre plus que je ne l'ai fait auparavant pour les protéger d'un éventuel procès. Il semblerait que mon entreprise ait fonctionné puisque ce jour nous avons passé la frontière pour nous rendre à Montargis, sans encombre.

Il reste encore une bonne partie du trajet à accomplir pour que nous arrivions enfin en Normandie. Je pense que tu te doutes bien qui je souhaite rejoindre. Je ne l'ai pas averti de mon voyage mais il finira bien par le savoir. Nous échangeons beaucoup par courrier ces derniers temps et il m'a annoncé une nouvelle qui me désole. Il était convaincu que son épouse était morte. or il se trouve qu'elle est encore en vie dans un monastère de Flandres. J'éprouve des sentiments pour un homme marié et cela me donne de bien mauvaises idées. J'essaye tant bien que mal de les oublier. Rien ne change en tout cas pour mon voyage.

J'espère qu'un jour nous pourrons nous revoir. Je te souhaite bon courage pour ton devoir de conseiller et de noble en Bourgogne.

Bien à toi,

Juliette d'Harles de Lasteyrie,

Faict à Montargis, le 6 mars 1457,

posté à Montargis a écrit:Au Duc d'Alençon, Duc Barahir de Malemort

Par Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

je me permets de vous écrire Monsieur le Duc, pour vous informer qu'un groupe armé de voyageurs traversera votre duché aux alentours 9-11 mars 1457. Nous passerons ainsi par les villes de Verneuil et d'Argentan pour rejoindre la Normandie.

Le groupe est menée par Dame Tornade_937 et constitué de Dame Oderay, Messire Batistouta82, Dame Martine36 et de moi même. Ces personnes m'escortent jusqu'à Honfleur où je compte retrouver un noble Normand.

Je tenais par ce courrier, à vous assurer que notre présence sur vos terres n'a aucun but de nuire à l'Alençon. Le port d'armes n'est là que pour assurer notre sécurité.

J'espère que vous comprendrez les tenants de cette lettre et les raisons qui poussent à accomplir ce voyage.

Je vous prie Monsieur le Duc, de croire en l'expression de mes sincères salutations.

Juliette d'Harles de Lasteyrie

Faict à Montargis, le 6 mars 1457

Posté à Montargis a écrit:Au Baron Caturix de Cénorel,

Par Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

j'ignore si vous vous souvenez de moi mais nous avons travaillé ensemble alors que nous avions tous deux un poste de chambellan dans nos duchés respectifs : vous en Normandie et moi en Bourgogne.

Je me permets de vous écrire cette missive dans l'intention de faire connaitre l'arrivée prochaine en Normandie de deux groupes. j'ai cru comprendre que les frontières étaient fermées, ainsi j'aurai souhaité obtenir des laisser passer.

Le premier groupe (un corps d'armes) est menée par Dame Tornade_937. Il est constitué en plus de Dame d'Oderay, de Dame Martine36, de Messire Batistouta82 et de moi même Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans. Ces personnes m'escortent jusqu'en Normandie où je resterai sûrement quelques temps, désirant rendre visite au Duc d'Evreux. Nous arriverons à Lisieux le 12-13 mars 1457.

Le second groupe (lance) est constitué de messire Xanax, de Dame Paulvonia, Dame Allyxia, et Dame Melwina qui arrivent de Limoges. Ils viendront plus tard, je ne connais pas encore leur date. Je renverrai un courrier si besoin pour compléter ceci, si vous pouviez me fournir le nom du Connétable et du prévôt.

Je me porte garante de ces deux groupes connaissant les personnes qui les composent. Je peux attester sur l'honneur que nous n'avons aucune intention de nuire à la Normandie et que nous n'y opérons qu'un voyage personnel.

Ce courrier ne vise qu'à vous demander un service : celui de transmettre cette demande à qui de droit assez rapidement, si cela vous est possible.

Je vous en serai extrêmement reconnaissante et saurai vous remercier pour votre aide en arrivant.

S'il y a besoin de plus d'informations, je me tiens à la disposition des autorités normandes.

Vous remerciant déjà d'avance pour votre aide, je vous prie Monsieur le Baron, de croire en mes sincères salutations.

Juliette d'Harles de Lasteyrie,

Faict le 6 mars 1457, à Montargis

Présentation de la Liste Pourpre pour les élections ducales de mars 1457.
1-Arfast
2-Diane.
3-Thalor
4-Guendoloena
5-Ricardinho
6-Palalane
7-Dimitrius
8-Perrin85
9-Mateo69
10-Rosa_Da_Bari
11-Joshin
12-Guizmo

PARIS (AAP) - La liste ROC est arrivée en tête lors de l'élection au conseil de Duché d'Orléans (Domaine Royal), mais sans obtenir de majorité absolue. Elle devra donc constituer un gouvernement de coalition.

Répartition des suffrages exprimés :

1. "ROC" (ROC) : 39.7%
2. "Liste ducale Pourpre" (POURPRE) : 38%
3. "Ultra Montanus Orléans " (U L M) : 22.3%

La répartition des sièges au scrutin à la proportionnelle conduit à une nouvelle répartition des postes du conseil :

1 : Seriea (ROC)
2 : Angecassis (ROC)
3 : Plous.madou (ROC)
4 : Seprian59 (ROC)
5 : Arfast (POURPRE)
6 : Lexhor (POURPRE)
7 : Palalane (POURPRE)
8 : Guendoloena (POURPRE)
9 : Henriivdenavarre (U L M)
10 : Manulechti (U L M)
11 : François85 (ROC)
12 : Alyosus (U L M)

Les membres du conseil reconnaîtront le prochain Duc d'ici à deux jours. Ce dernier devra alors présenter ses hommages à son souverain, et nommer aux principales charges du Duché.

Au Comte Ursin de Lasteyrie et à son époux la Comtesse Marie Antoinette de Lasteyrie

je prend le temps de vous écrire ce jour pour vous informer que j'ai entamé mon voyage depuis 3-4 jours pour me rendre en Normandie. J'ai emmené Aliénor avec moi. Ce voyage la fatiguera sûrement mais lui fera voir un peu du royaume et ce n'est pas un mal pour elle quand on voit la curiosité qu'elle possède. Je retrouve toujours de son père en elle.
Je ne suis bien évidemment partie seule avec ma fille et une domestiques. J'ai trouvé des personnes pour m'escorter jusqu'à Honfleur. Je n'ai jamais vu la mer ce sera l'occasion.

Le Duc ignore ma venue mais il ne tardera pas à l'apprendre, je ne suis plus très loin maintenant.

J'ignore si je vous l'ai dit, mais je suis désormais sa poursuivante et je me découvre vraiment une passion pour l'organisation des joutes. Arbitrer m'amuse beaucoup tout autant que d'être sur la lice la lance à la main et l'écu dans l'autre.

J'espère que de votre côté tout se passe au mieux. Je compte écrire à ma nièce, Laurre. J'ai cru comprendre qu'elle suivait son époux jusque dans le Comté de Toulouse. Il serait de bon ton que sa tante la soutienne un peu et lui donne des nouvelles de sa cousine.

Qu'Aristote vous protège,

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

faict le 7 mars sur les routes en Orléanais,

A ma nièce Laurre de Lasteyrie-Kamps

je vous avais promis de vous écrire à mon arrivée en Normandie mais finalement je le fais plus tôt ayant un peu de temps durant le trajet.

J'ai mis du temps à partir de Bourgogne parce que je ne trouvais pas moyen d'avoir une escorte convenable. J'ai fini par apprendre qu'une personne que je connaissais un peu, partait pour Gien ce qui m'avançait déjà légèrement sur le trajet. Finalement cette personne a insisté pour m'accompagner jusqu'en Normandie. J'ai ainsi 4 personnes qui m'escortent jusqu'à destination.

J'ai emmené ma fille avec moi, je n'aurai pas imaginé la laisser en Bourgogne sans savoir si j'y retournerai dans les mois prochains.

Le temps passe à la fois vite et lentement. J'échange beaucoup par courrier ces derniers temps avec le Duc que vous savez. J'ai un peu honte de ce que je lui écris tant je lui mens. Je ne lui ai rien dit de mon voyage et couvre cela par un engagement imaginaire dans les élections ducales de Bourgogne. Il me dit être si fier. Je doute de plus en plus qu'il le sera encore quand il me verra arrivée dans son duché. Je regrette de vouloir le surprendre et pourtant je m'entête à continuer ainsi jusqu'au bout. Le pire fut d'apprendre que son épouse n'est pas morte comme il croyait. Je ne pourrais supporter de devoir renier l'amour que je lui porte parce qu'il est non disponible pour établir une véritable relation avec une Baronne. Sans désespérée non plus, je suis la même route.

J'espère que votre voyage au comté de Toulouse s'est bien passé et qu'aucun opportun n'a osé vous faire le moindre mal. J'espère que vous m'enverrez de vos nouvelles.

votre tante,

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

faict le 7 mars sur les routes en Orléanais,

Au connétable de Normandie, Monsieur le Vicomte Alcalnn

je me permets de vous solliciter, ayant appris la fermeture des frontières de Normandie, pour des demandes de laisser passer. Ceci est en parti assez urgent car nous arrivons dans les prochains jours.

J'ai essayé de contacter une connaissance, le Baron Caturix, que j'avais rencontrer il y a un moment, lorsque j'étais chambellan de Bourgogne mais celui-ci ne m'a donné aucune réponse. J'ose pensé que le courrier ne lui ai pas parvenu. J'ai ensuite pu obtenir par des moyens détournés le responsable de la sécurité interieur de votre duché soit votre nom c'est pourquoi je vous adresse ce jour cette lettre.

Je fais cette demande de laisser passer au nom de deux groupes :

Le premier groupe (un corps d'armes) est menée par Dame Tornade_937. Il est constitué en plus de Dame d'Oderay, de Dame Martine36, de Messire Batistouta82 et de moi même. Ces personnes m'escortent jusqu'en Normandie où je resterai sûrement quelques temps, désirant rendre visite au Duc d'Evreux. Nous arriverons à Lisieux vers le 10-12 mars 1457 environ.

Le second groupe (lance) est constitué de messire Xanax, de Dame Paulvonia, Dame Allyxia, et Dame Melwina qui arrivent de Limoges. Ils viendront plus tard, je ne connais pas encore leur date. Je vous renverrai par courrier plus de précisions une fois que je les aurais.

Je me porte garante de ces deux groupes connaissant les personnes qui les composent. Je peux attester sur l'honneur que nous n'avons aucune intention de nuire à la Normandie et que nous n'y opérons qu'un voyage personnel. Il est prévu que les personnes citées précédemment repartent en direction de la Bourgogne une fois qu'elles se seront retrouvées sur vos terres. Quant à moi, j'espère que vous accepterez ma visite de courtoisie


S'il y a besoin de plus d'informations, je me tiens à la disposition des autorités normandes.

Vous remerciant déjà d'avance pour votre aide, je vous prie Monsieur le Baron, de croire en mes sincères salutations.

Juliette d'Harles de Lasteyrie,

Faict le 7 mars 1457, sur les routes en Orléanais.

Posté en Orléanais a écrit:Au conseil Ducal, au collège de la Noblesse mais surtout à la Bourgogne,

afin de faire savoir ce qui a été fait, pour soutenir le Duché et encourager d'autres dons, Nous Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac confirmons avoir cédé plus de 400 écus au duché, retenus sur la somme qui nous est due pour la guerre de Bretagne.

Que ceci soit su de tous, montrant ainsi que la noblesse rempli son devoir de soutien.

Juliette d'Harles de Lasteyrie,

Faict le 8 mars 1457, au Duché Orléanais,

Expéditeur : Alcalnn de Blackney, Vicomte du Mont Saint Michel,
Date d'envoi : 2009-03-07 16:57:04
A Juliette d'Harles de Lasteyrie, salut.

Moi Alcalnn Blackney, Vicomte du Mont Saint Michel, Baron de Saint Paer, Connestable de Normandie, est transféré vostre dossier à la Vicomtesse de Pont Audemer, Dame Dunhyll, en charge des laisser-passer.

Bien à vous,
A.

Expéditeur : Vaxilart
Date d'envoi : 2009-03-06 19:23:18
À la Baronne de Mervans, dame Juliette d'Harles de Lasterie, salut.

Très chère, j'apprends tout juste à mon retour du monastère que vous aviez quitté la Bourgogne pour un voyage. Point que ce voyage n'ait été annoncé, mais que je n'attendais pas ce départ si tour. Ainsi, j'ai manqué, semble-t-il, la chance de vous souhaiter la bonne route de vive voix.

Je me permet alors, de vous écrire cette lettre à cet égard. Acceptez, Baronne, mes meilleurs v�ux de bonne chance. Les voyages forment l'âme, dit-on, ils permettent de se ressourcer auprès d'amis étrangers, de cultures différentes. Je ne puis qu'espérer que votre chemin se présentera ensoleillé et vide de tous brigands en ayant après vos breloques. On dit souvent que l'herbe n'est pas plus verte chez le voisin, malheureusement, l'adage semblerait faux présentement. Mais, je vous en pries, ne désespérez pas de la Bourgogne, elle saura se repolir et resplendir à nouveau! Mais, jamais elle n'égalera son éclat d'antan sans votre présence: sachez donc nous revenir jeune et en forme! J'espère de tout coeur que vous saurez garder la Bourgogne en votre sein maternelle et déciderez, malgré tout, d'y vivre votre vie.

Très chère, bonne route! Qu'Aristote vous guide, que Christos vous veille.

Gare au printemps et à la fonte des neiges, les roues de votre carriole pourrait s'y embourber!

Vaxilart de la Mirandole.
[sceau]

A la vicomtesse de Pont Audemer, Dame Dunhyll,

j'ai été avertie par le Connétable de Normandie, le Vicomte Alcalnn que notre demande de laisser passer vous avait été transmise.

je rappelle que le 1er groupe mené par Tornade_937, est constitué d'Oderay, de Batistouta82, de Martine36 et de moi même. Si accord donné ce jour, nous pourrions arriver demain au mieux, à Lisieux.

le deuxième groupe arrive plus tard en lance : Xanax, Paulvonia, Allyxia, et Melwina. Aucune date pour le moment communiqué sur leur arrivée. Il est prévu que les personnes qui m'escortent repartent ensuite avec la lance de Xanax.

J'attends donc avec impatience votre réponse.

Cordialement,

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

faict le 9 mars 1457, sur les routes alençonnaises.

Au vicomte de Saint Fargeau, Vaxilart de la Mirandole,

je dois admettre que je ne m'attendais pas à recevoir une lettre de votre part. Mais songez bien que cette surprise fut agréable.

Je suis moi même désolée de n'avoir pas pu vous dire au revoir de vive voix, je n'ai pu le faire qu'à une seule personne, notre régent actuel.

L'adage ne dit pas plutôt que l'herbe est toujours verte chez le voisin ? Ne pensez pas que je fuis mon duché d'origine, que je fuis parce qu'il n'est plus aussi prospère qu'à une époque. Je l'aime toujours et il ne quittera jamais mon cœur où que j'aille. Je suis Bourguignonne de naissance je le resterai toujours. Seulement, j'arrive à un moment de ma vie où il me faut aussi penser un peu à moi. Il est certes noble de vouloir aider, soutenir, conseiller se battre pour de grandes valeurs mais il est aussi reposant de penser à des moments calmes et sereins de sa vie privée. Ma fille a le droit de voir sa mère plus souvent, ma fille a le droit de la voir heureuse et non plus seule. Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais : il sera alors trop tard.

Je suis flattée qu'on puisse me dire que je suis beaucoup pour la Bourgogne mais je n'ose plus croire en ces paroles.
Par ailleurs, je n'ai de toute évidence jamais dit que je ne croyais plus à la possibilité que le duché renaisse de ses cendres. Il s'est toujours relevé et il se relèvera.

Comme je l'ai dit déjà à certains, j'ignore où ma vie se déroulera demain. Je ne souhaite qu'une chose c'est que quelque soit l'endroit, le lieu où je vivrai, on ne me juge jamais.

Je vous remercie en tout cas pour cette lettre. je suis désormais aux portes de la Normandie et je n'attends plus qu'on m'y autorise d'y rentrer.

Je vous souhaite à mon tour bonne route en Bourgogne et vous dit à bientôt car si ce n'est pas de vive voix, cela peut l'être par l'écrit.

Bien à vous,

Faict le 9 mars 1457, en Alençon.

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes Douairière de Meyssac.

Expéditeur : Dunhyll du Sans Soucis Vicomtesse de Pont-Audemer
Date d'envoi : 2009-03-09 14:39:43
A Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac

Le bonjour


Votre demande m'a été transmise il est vrai , et je vous accorde laisser passer pour votre groupe .. toutefois la loi m'oblige à vous demander de baisser les armes une fois en Normandie .. et de dissoudre un corps armé .. la venue de Non Normands en groupe armés étant interdit sur notre sol ..
Je suis au regret égard à votre personne, de vous rappeler que nous sommes depuis le 1er mars sous un ordre spécial de notre Duc en ce qui concerne les entrées en Normandie
Je vous le cite :

""Etant donné l'afflux massif de ressortissants étrangers en Normandie, les menaces persistantes de s'en prendre à notre Duché et nos villes, et le non respects de nos lois

Nous, Keur de Bienfaite, Duc de Normandie, informons que,
dès ce jour, toutes les frontières normandes seront fermées

Tout habitant d'une province du Domaine Royal (Alençonnais, Mainois, Orléanais, ou Champenois) ou le l'Alliance de Nord (Artésiens et Flamands), devra faire une demande de laisser passer aux autorités normandes avant d'entrer Normandie, et se devra de respecter nos lois.
La Normandie se réserve le droit de refuser un laisser passer

L'accès à la ville de la Capital normande, Rouen, reste quant à elle interdite à tout non normand

Tout ressortissant étranger, résident hors Domaine Royal et de l'Alliance du Nord, présent en Normandie, est invité à quitter le Duché sous trois jours.

Toute personne ne se trouvant pas en conformité avec ceci devra quitter le Duché de Normandie dans les plus bref délais, auquel cas, il pourra se voir poursuivi par la justice normande pour Trouble à l'Ordre Public et considéré comme une menace pour notre sécurité

Fait à Rouen, le 1 mars 1457
Keur de Bienfaite
Duc de Normandie
"""
Etant prévot je ne puis que vous demander d'être en accord avec ceci .. car votre groupe ne fait ni partie du Domaine Royal ni de l'Alliance du Nord
Ce laisser passer est tout à fait exceptionnel
Je vous laisse donc le soin de prévenir votre escorte
voici votre Laisser passer


Nous, Dunhyll du Sans Soucis
Prévôt des Maréchaux de Normandie élue par le peuple normand et désigné par Sa Grasce Keur de Bienfaite, Vicomte de Thorigni, Duc de Normandie,
Informons en ce 9 mars de l'An de Grasce 1457, qu�ayant prit note de la requête de Dame Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac
j'autorise les personnes suivantes Dame Tornade_974 , Dame Oderay, Messire Batistouta82, Martine36 ainsi qu�elle même à circuler sur le territoire Normand� Sauf Rouen
Je vous demanderais de respecter la loi sur le port d�arme et de les laisser rangées durant votre séjour en ville ..

Avec mes cordiales salutations


Fait à Rouen le 9 mars 1457,
Prévost des Maréchaux..
Dunhyll Vicomtesse de Pont-Audemer


Le prévot est un peu à cheval sur la loi .. La Vicomtesse de Pont-Audemer vous souhaite la bienvenue
Très cordialement
Dunhyll

posté à Lisieux a écrit:A Estienne Morkar, Duc d'Evreux, Seigneur de Guisancourt, d'Aubigny, de la Remuée et de Marray,

De Juliette d'Harles de Lasteyrie, Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes Douairière de Meyssac.


j'ai mis un moment à reprendre la plume pour vous donner des nouvelles. Je n'ai eu que très peu de temps devant moi. Cela fait des jours et des jours que j'écris des lettres. Celle ci n'est en tout cas rien que pour vous.

J'ignore comment cela sera possible pour nous, si déjà nous pourrons parler d'un Nous après cette nouvelle. Il ne m'arrive pas une seconde sans y penser vraiment. Il est compréhensible en tout cas que cela vous travaille. j'ignore si vous vous êtes déjà lancer dans les préparatifs du voyage dans les Flandres. Je voudrai vous proposer de vous accompagner mais je doute que ce soit une bonne idée de peur que même derrière le paravent de l'amitié, il ne se voit des choses plus profondes que le simple sentiment de sympathie. Je n'imagine ainsi qu'une seule solution : être patiente et attendre de vos nouvelles.

La liste "la grande épopée" est sur son élan final pour les élections. Sera-t-elle acceptée ? sera-t-elle rejetée ? je l'ignore mais la seule solution pour savoir est encore d'aller jusqu'au bout. J'espère que vous ne serez pas déçu.
La "grand épopée" a fait renaître une certaine personne des mémoires de Bourgogne. Je m'en vais vous raconter cette vieille histoire qui date de plus d'un an et demi. Je pense qu'il est temps que je vous la raconte. Cela m'enlèvera un poids.
J'ai été Connétable de Bourgogne de mi-octobre à fin novembre 1455. Je n'ai pas vu le danger de suite sur la capitale du Duché. La majeur partie de l'OST de Bourgogne se trouvait complètement à l'opposée et n'aurait jamais pu arrivé dans les temps pour défendre la ville. Tout en augmentant les défenses au dernier moment, nous avons alors procédé en urgence à la protection des biens du duché. Les brigands ont réussi à prendre le château. Nous nous sommes aperçu - toujours bien tard - qu'ils étaient plus de 50 : il y avait la compagnie Finefond, les lions de judas... bien du monde réuni. A ces mots, vous devez réaliser combien j'ai été stupide. c'était la première fois que j'étais à ce poste, on ne m'avait rien expliqué. j'avais pris ces fonctions suite à une démission seulement depuis 15 jours quand cela s'est produit. Bien sûr cela n'excuse pas tout. Durant la reprise du château, me sentant responsable de tout, j'ai mené la contre révolte pour reprendre le pouvoir. j'ai organisé les forces en présence : tous ces braves bourguignons venus volontairement sauver leur duché. Le général étant absent, j'ai pris les devant en donnant les ordres, j'ai tenté de m'imposer et de montrer surtout que je souhaitai rattraper mon erreur. A ce moment, là le général a levé l'armée contre le conseil légitime. Le duché a vécu une sombre époque. Mais le pire n'était peut-être pas là.
Il se trouve qu'en parallèle une femme de peu de scrupule a manipulé son époux, un vicomte très amoureux d'elle pour ne rien voir de ce qu'elle faisait, peut-être au début. Elle a réussi à obtenir des informations sur la sécurité du duché pour ensuite les fournir aux brigands. Il n'y a hélas aucune preuve et nous n'avons jamais pu lui mettre un procès à cause de cela. Le couple est parti dans le sud par la suite, dans le Comté de Toulouse. Là bas, elle a recommencé et est allé jusqu'à faire accusé son époux. Nous nous sommes toujours battu pour que jamais elle ne puisse remettre un pied chez nous mais voilà que je l'ai revu. Et je ne me suis certainement pas gênée de rappeler à la "nouvelle génération", ce qu'elle est soupçonné d'avoir fait, histoire que cela ne se reproduise pas.

De toute évidence, je ne pense pas que les choses auraient été différentes qu'elle est trahi ou non. Au fond d'elle même elle n'a jamais été bourguignonne, c'est une femme sans terre, sans vrai valeurs. Et moi, je n'ai pas été à la hauteur. C'est depuis ce mandat que je ne me suis pas relancée dans les élections ducales, du moins pas en haut de la liste. J'avais honte. De plus, j'ai perdu confiance en moi comme l'espoir d'obtenir d'autres postes à responsabilité au sein du conseil ducal.

Je voulais que vous sachiez cela. Mais je tiens aussi à rajouter que j'ai retenu de cette épreuve beaucoup de leçons qui m'ont - et c'est une contradiction incroyable - rendu plus forte sur certains points. Alors quand j'ai revu cette femme, j'ai gagné l'assurance de m'exprimer à voix haute en pleine rue. Il faut croire que la colère a resurgi d'un seul coup et qu'elle n'a jamais disparu.

Je clos ici cette histoire. Après ces maudites retrouvailles, cela a été plus calme. Les choses sont décidées alors nous n'y revenons plus.

Les élections sont dans un jour. Voterez vous pour moi ?

Dans l'attente de vous revoir très bientôt,

Faict le 10 mars 1457,

Quand les sentiments prennent le dessus

... ou l'envie d'une autre vie.

C'est l'histoire d'une Liste Ducale.

La grande épopée commença à germer dans l'esprit d'une Dame alors qu'elle participait à des patrouilles militaires pour son Duché. Faire le ménage qu'ils avaient dit ! Ainsi, elle avait fait presque le tour du territoire guettant le moindre individu suspect, l'arme à la main, tout aussi déterminée à en découdre que durant la guerre contre les bretons.
Depuis des mois, Elle ne reconnaissait plus son Duché qui s'enfonçaient peu à peu sous le poids des menaces, de la vengeance, de la division... La Dame avait donné de la voix pour que chacun retrouve la voie de l'entente, du travail d'équipe. Elle avait reçu le soutien d'autres nobles mais aucun changement ne fut visible immédiatement.
La Dame se dit qu'il était peut-être temps de se décider. Il fallut près de 2 semaines pour trouver un point de départ. Un dijonnais. Mais ce dernier semblait plus se plaire dans un monastère que dans une liste. Elle chercha encore et c'est alors qu'une semaine et demi après, elle trouva ce qu'elle cherchait à Sémur. Ils étaient 6 ! Les 6 se mirent à la tâche pour réfléchir sur le programme électorale. Ils arrivèrent à se mettre d'accord. Mais il était trop beau de croire que cette "grande épopée" puisse commencer aussi bien. Deux hommes dans les six semblaient louches. De peur qu'ils ne soient là pour piéger les 4 autres, ces derniers décidèrent de changer leur programme.
C'est ainsi qu'après une bonne organisation l'équipe des 4 devint ensuite l'équipe des 5 à Tonnerre. Le programme était monté, les frais pour la liste étaient près et le groupe au complet. Seulement, il y a eu un désistement de dernière minute. On revint au groupe des 4. La Dame pouvait tout de même espérer.

La liste fut posée et passa le premier cap non sans encombre. Elle subit une interdiction pour l'affichage de son programme. Il fallait donc tout reprendre. Des courriers furent échangés avec les autorités pour que tout se passe au mieux sans qu'aucun des 3 autres qui accompagnaient la Dame ne subissent quoi que ce soit pour son projet.
L'interdiction fut levée. Et la liste - de 4 - s'élança de nouveau. Une cinquième personne se joignit à eux juste après. C'était une liste électorale exceptionnelle. Mais pour quelle élection ?


mais c'est aussi l'histoire d'une Dame éprise d'un seul homme et convoitée par d'autres.

Elle avait longtemps hésité entre ses ambitions personnelles et ses sentiments. La réflexion fut longue. Elle eut néanmoins un déclic au vu de la situation de son duché. Elle avait senti que ses ambitions ne seraient pas pour maintenant et qu'il serait sûrement trop tard si elle n'agissait pas maintenant pour ses sentiments. La Dame avait préparé son départ.

La première étape : trouver une escorte et réunir les fonds.
Elle avait cherché pendant longtemps jusqu'à proposer ses services pour jouer le rôle de marchand ambulant. Il y en avait déjà un tout désigné. Elle l'avait contacté et n'avait reçu pas de réponses très clair quant à une date de départ. Force était de constater que ce ne serait pas pour demain. Alors elle chercha une autre solution. La Dame entendit parler d'un départ d'une personne qu'elle connaissait. Elle se renseigna auprès de cette personne, Dame Tornade_974 qui lui indiqua sa destination. De fil en aiguille, l'itinéraire changea et cette dame proposa à La Dame de l'accompagner jusqu'à une ville de Normandie. Surprise par tant de générosité, la Dame ne su quoi dire au début.
Ils devaient être 6 au départ mais deux semblaient trop louches aux yeux de Tornade pour qu'il soit possible de voyager avec eux. L'itinéraire fut changer. Ils passeraient par la Champagne laissant les deux hommes.

Le duché lui devait beaucoup mais n'était pas en mesure de pouvoir tout payer. Une guerre coûtait décidément cher. Voyant son Duché croulait sous les dettes, elle consenti à ne pas tout réclamer et laissa une certaine somme pour aider son Duché. c'était bien là le devoir d'une Noble.

La Deuxième étape : l'au revoir.
Juste avant le départ, la Dame avait passé ses heures écrire des lettres pour dire au revoir à ses amis et connaissances. Un soir, un homme qu'elle connaissait bien passa la voir alors qu'elle faisait les derniers préparatifs pour le voyage. Ce seigneur n'avait d'yeux que pour ses corsets et la belle gorge qu'il convoitait. Ils discutèrent longtemps : lui faisant ses avances, elle lui résistant tant bien que mal. Elle réussi à le faire partir. Prévoyant un retour de ce dernier, elle ordonna aux domestiques de dire qu'elle était déjà partie pour ne pas être dérangée mais il parvint à découvrir le subterfuge et retenta sa chance. Cette fois-ci la Dame failli perdre son calme. Il chercha à la retenir, à ce qu'elle ne parte pas mais ne parvint pas à la convaincre. Plus ils discutaient plus, il semblait clair à la Dame, que ce seigneur était de ceux qui courraient jupon sans dignité et elle s'était juré que jamais, non jamais elle ne ferait les même erreurs. Une fois encore, elle le remit à la porte, sans regret. L'histoire du seigneur et du corset n'était plus qu'une légende. Il lui fallait partir.

La Troisième étape : Tonnerre - Conflans les Sens
A Tonnerre, un homme avait rejoint le groupe des dames. Il en fallait bien un disait-on pour s'assurer qu'elles ne risquent rien. Ils avaient sûrement oublié ou jamais su que la Dame avait fait la guerre. Là avait commencé le mensonge. Elle passait ses journées à écrire des lettres lorsque bien sûr, elle avait un moment possible pour le faire. Des lettres de demande de laisser passer à la Champagne qui était toujours égale à elle même, à l'Orléanais, à l'Alençonnais et enfin à la Normandie et des lettres pour un seul et même homme. Penser à lui la motivait plus que tout. Elle ne voulait pas lui dire qu'elle lui rendait visite avec sa fille. Une surprise qu'elle espérait agréable. La Dame avait alors monté l'histoire de la liste ducale derrière laquelle elle racontait son voyage.

la Quatrième étape : Conflans les Sens - Montargis
Arrivé à Montargis, elle croisa une femme détestable sur laquelle elle aurait craché si elle n'avait pas encore au fond d'elle même un peu de noblesse. Des vieux souvenirs remontèrent. Sa fille ne comprenait pas pourquoi sa mère parler aussi durement à une femme qu'elle ne connaissait pas. A part cela, le groupe prit avec eux la sœur de Dame Tornade, dame Martine36 qui allait faire le voyage avec eux. Le club des 5 était complet.
Elle reçu une lettre de la personne qu'elle souhaitait retrouver, qui lui annonça une nouvelle. Elle en était toute retournée mais ne changea pas pour autant son programme.

la Cinquième étape : Montargis - les routes
Le groupe battit la campagne tout en s'inquiétant de ne pas avoir encore reçu de réponses aux demandes de laisser passer. Ils savaient que les frontières de Normandie étaient fermées. La Dame ressaya de reprendre contact avec de vieilles connaissances du temps où elle travaillait pour la diplomatie Bourguignonne et finit par obtenir le nom du connétable. Elle continua en parallèle à écrire au Duc mais avait de plus en plus de remords à lui parler de liste Ducale. Mentir n'était pas dans ses habitudes et cela finissait par lui causer mauvaise conscience. Vivement la fin.
La Dame reçu a ce moment là une lettre d'un Vicomte qui avait eu l'audace de participer aux joutes où sa main était mise à prix. Elle eut une sensation étrange : il n'était pas le seul à parler d'elle comme une personne importante du duché en allant jusqu'à dire que sa perte couterai chère au duché. Mais venant de lui, elle se doutait qu'il était toujours aussi intéressé et n'y teint compte qu'à moitié.

La Sixième étape : les routes- Lisieux - Normandie
Ils avaient enfin eu les laisser passer. Le groupe passa donc la frontière sans hésitation. Ils pourraient enfin se reposer après tout se trajet.

L'épopée allait prendre fin. A contrario, l'élection allait commencé.

"Voterez vous pour moi ?"

Au prévôt de Normandie, la Vicomtesse Dunhyll

je vous écris de nouveau pour vous remercier pour les laisser-passer. Nous sommes arrivés à Lisieux sans encombre.

Cordialement,

Fait à Lisieux le 10 mars 1457,

Juliette d'Harles de Lasteyrie
Baronne de Mervans, Dame d'Etroyes et Douairière de Meyssac.